La fin de la vie privée?




FacialNetwork.com, une société de technologie américaine, vient de présenter une application pour les lunettes interactives de Google, les « Google Glass », Nametag. Nametag est un logiciel de reconnaissance faciale qui permet de scanner le visage et de le rapprocher d’une base de données de millions de personnes en temps réel pour faire remonter immédiatement toutes les informations disponibles à propos de cette personne sur les lunettes. 
Ces informations pourraient inclure son nom, des photos existantes, et ses profils de médias sociaux, par exemple (voir vidéo ci-dessous).



La base de données de FacialNetwork.com compte déjà aujourd'hui 2 millions de profils. Pour s’en désinscrire, les gens doivent préalablement s’inscrire sur le service de NameTag.

Selon les concepteurs de NameTag, l’application ne pose aucun problème concernant la vie privée: «Il ne s’agit pas de s’immiscer dans la vie privée de quelqu’un ; il s’agit de connecter des gens qui veulent être connectés. Nous allons même permettre aux utilisateurs d’avoir un profil qui pourrait être le profil des heures de bureau, et un autre qui sera seulement vu en situation de loisirs », expliquent-ils dans The Independent.

Ils développent actuellement une technologie qui permettra à leur application de récupérer les données des sites de rencontre tels que Ok Cupid et Match, par exemple. Leur application permet également aux utilisateurs d’avoir accès aux bases de photos du fichier des personnes ayant commis des agressions sexuelles aux Etats-Unis, qui comprend les profils de 450.000 personnes.

«C'est beaucoup plus facile de rencontrer des gens intéressants lorsqu’il est possible de jeter un coup d’œil sur leur profil Facebook, leur page LinkedIn ou même voir leur profil sur les sites de rencontre, rien qu’en les regardant. Souvent, nous pouvions parler à des gens à l’aveugle, ou même ne pas leur parler du tout. Google Glass peut changer tout cela »,

La bonne nouvelle, c’est que Google Glass a proscrit les logiciels de reconnaissance faciale. En tout cas pour le moment…

Cependant, Atheer, une autre startup de Mountain View, a conçu un concept similaire. Il s'agit d'une paire de lunettes 3D grâce à laquelle l’utilisateur est immergé dans un ordinateur qui fournit immédiatement des informations en fonction de ce que l’utilisateur regarde. Par exemple, les lunettes peuvent afficher les besoins nutritionnels de l’utilisateur lorsqu’il ouvre un placard de sa cuisine.

Elles peuvent permettre de retrouver un enfant qui a été perdu par ses parents, mais aussi de détecter un suspect dans une foule. Elles auraient pu par exemple empêcher l'attaque qui s’est déroulée pendant le marathon de Boston en 2012, affirment ses concepteurs. La police disposait de photos des suspects, mais il a fallu attendre plusieurs jours avant qu'ils ne soient identifiés.

Selon Allen Yang, le fondateur de Atheer, les lunettes peuvent reconnaître les gens sur la base de photographies même lorsque celles-ci sont endommagées ou obscures à 60%. Ces lunettes devraient être disponibles sur le marché dès le mois prochain et elles coûteront 350 à 850 dollars selon le modèle. Le programme de reconnaissance faciale, quant à lui, ne sera prêt que dans les 2 à 3 prochaines années, et selon Yang, qui est aussi chercheur de l’Université de California de Berkeley, il devrait permettre aux policiers en patrouille dans les rues d’être alertés avant même qu’un délit ne soit commis.

Les autorités américaines utilisent déjà les logiciels de reconnaissance faciale. Des drones sont équipés de caméras qui retournent des images incroyablement lumineuses, même lorsqu’ils volent à 3 km d'altitude. Ces drones sont utilisés pour surveiller les foules, et détecter les éventuelles activités suspectes. Ainsi, la technologie a été utilisée pour surveiller des réunions politiques, telles que celles que les candidats à la présidentielle John McCain et sa colistière Sarah Palin ont données en 2008 dans l’Ohio.

En Juin 2011, lorsque des délinquants avaient saccagé la ville canadienne de Vancouver après la défaite de l'équipe de hockey des Canucks contre les Boston Bruins en finale de la Stanley Coupe, la police a mis en oeuvre une technologie similaire pour identifier les suspects. Le lien ci-dessous aboutit à une image de la foule qui avait suivi le jeu directement sur des écrans géants dans la ville. Il s’agit en fait d’un patchwork de 216 photos prises sur une période d’un quart d’heure, et rassemblées ensemble. La résolution finale est de 69.394 x 30.420 pixels, ou 2.110 megapixels. L’ensemble renvoie une image globale dans laquelle chaque spectateur semble n’être qu’un point de couleur. Mais qui est tellement détaillée qu’il est en fait possible d’identifier toutes les personnes en présence.

... Nous vivons les dernières années du concept de vie privée.

Source : express.be

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